Il y a quelques semaines encore, Jean-Samuel André habitait à Port-au-Prince. L'humoriste de 25 ans est aujourd'hui à l'École nationale de l'humour de Montréal dans un programme d'études de deux ans.
Jean-Samuel André participe à un programme qui vise à mettre sur pied une première école de l'humour en Haïti. Maxence Bilodeau l'a rencontré.
En Haïti, sa carrière était en progression. Jean-Samuel André a tourné dans des publicités d'envergure, il a participé à des films, il écrit et il est aussi slameur.
(Source : Sexi l'artiste)
La découverte de ses talents d'humoriste
Il a découvert ses talents d'humoriste en faisant du slam à Port-au-Prince.
« Je travaillais toujours les punchs dans mon slam, la conclusion du texte, et ça faisait rire. J'ai compris qu'en assemblant des punchs les uns après les autres, je pouvais quand même avoir un sketch, un texte drôle. » — Jean-Samuel André
Grâce à ce talent, Jean-Samuel André a été invité au premier événement Hahahaiti, au Festival Juste pour rire, l'an dernier.
Un an après le spectacle Hahahaiti, Jean-Samuel André revient au Québec pour entamer ses études à l'École nationale de l'humour. Une aide financière couvre ses frais de scolarité et quelques dépenses.
Une école de l'humour en Haïti
Le Festival Juste pour rire, l'École nationale de l'humour et le gouvernement haïtien ont le projet d'établir une école de l'humour en Haïti.
Selon Louise Richer, directrice de l'École nationale de l'humour, la présence de Jean-Samuel André à l'école est une manière d'assurer son épanouissement artistique, mais aussi de relayer ses connaissances et son apprentissage en Haïti dans deux ans. Jean-Samuel André sera l'un des piliers de la formation d'humoriste en Haïti.
Le rire en Haïti
D'emblée, l'île des Antilles rappelle davantage les tragédies que le rire. Pourtant, Jean-Samuel André croit que le pays est si insolite que les matières de faire rire les gens pullulent.
« Personnellement, je suis attiré par le cynisme et l'humour noir. On va vers la chose la plus douloureuse, celle qui effraie le plus, qui bloque les gens. Je crois qu'à partir du moment où tu arrives à rire de ça, tu l'analyses de manière différente. » — Jean-Samuel André
Louise Richer croit que la problématique du rire en Haïti ne se pose plus. « La nourriture culturelle est aussi fondamentale que la nourriture et un toit », croit la directrice de l'École nationale de l'humour.
Des études sérieuses
Jean-Samuel André amorce sa formation de deux ans avec toute la détermination voulue, dans cette école qui a vu naître Louis-Josée Houde, Laurent Paquin, Patrick Huard, Jean-Marc Parent et tant d'autres.
« J'avais besoin de ça, de travailler intensément, d'avoir ce réflexe automatique de trouver un gag, une bonne blague, d'avoir un jugement très critique sur mes textes, d'effacer et de recommencer. La remise en question me plaît surtout ici. » — Jean-Samuel André
Il y a une chose que le jeune humoriste ne remettra pas en question : son amour pour son pays, qu'il compare à une belle fleur capricieuse. « Elle met du temps avant d'éclore. C'est juste parce qu'elle veut offrir au monde toute la beauté qu'elle possède », raconte Jean-Samuel André dans un de ses numéros.
Avec les informations de Maxence Bilodeau
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