Le photographe torontois et new-yorkais d'adoption Chris Buck a photographié de nombreuses célébrités pendant sa carrière. Du 13 septembre au 5 octobre, l'exposition Portraits d'un tournant de siècle présente une trentaine de ses œuvres les plus récentes à la Galerie Youn de Montréal.
Des personnalités comme Billy Joel, Björk, Gillian Anderson, Javier Bardem, Jay-Z, Jim Carrey, Leonard Cohen, Ozzy Osbourne, Eminem, Lou Reed, Philip Seymour Hoffman, Barack Obama et Steve Martin ont accepté de poser pour lui.
Originaire de Toronto, Chris Buck a étudié la photographie à l'Institut polytechnique Ryerson, mais il s'est rapidement installé à New York après avoir reçu son diplôme.
Depuis, sa carrière a été couronnée de succès. Des magazines comme Newsweek, Wired, People, Premiere et The New Republic ont publié ses photos. En 2012, il a lancé le recueil Presence: the invisible portrait réunissant 50 personnalités, dont le cinéaste David Lynch et l'acteur Robert De Niro.
Pourquoi cet intérêt marqué pour les portraits de célébrités? Chris Buck aime le lien qu'il réussit à établir avec celles-ci. Lorsqu'il était adolescent, il avait de la difficulté à entrer en relation avec ses pairs. La photographie lui a permis de solidifier ses liens sociaux.
Son travail
Chris Buck croque son sujet en trois ou quatre prises. « Durant ces premiers essais que je ne garde pas, on bâtit une relation », explique le photographe.
S'estimant assez ouvert d'esprit, Chris Buck propose ses idées pendant la séance. « En général, les idées des célébrités sont mauvaises », précise le photographe, qui en suggère habituellement cinq ou six.
Il n'aime pas quand le sujet n'a pas d'initiative. « Si je sais qu'un sujet ne fera rien, je l'installe dans un environnement qui le stimulera. Ce n'est pas sa responsabilité à lui (de réussir la photo), c'est la mienne. »
« Je n'essaie pas de prendre de belles photos. J'essaie de dire quelque chose, parfois de manière humoristique » — Chris Buck
Le photographe souligne les différences entre les musiciens et les acteurs : « Les musiciens créent un personnage et l'amènent à la séance. Ils sont habitués de faire cela sur scène et en studio. Les acteurs, quant à eux, sont plus vulnérables. Sans scénario, ils sont très nerveux. Ils veulent être dans la peau de quelqu'un d'autre, pas se présenter eux-mêmes devant la caméra. »
Comme ses collègues, Chris Buck a adopté le format numérique, même s'il a étudié la photographie argentique.
« L'avenir est au numérique et je veux en faire partie » — Chris Buck
L'exposition à la Galerie Youn comprend cependant beaucoup d'ancien matériel, dont 22 photos argentiques.
Un texte de Ronald Georges
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