La légère augmentation des ventes de livres en 2013 (+ 1,5 %, 688 M$) ne suffit pas à enrayer une tendance générale à la baisse depuis 2009 (-2,5% par année), accentuée par le déclin des librairies indépendantes.
Cette progression est surtout attribuable à la hausse des ventes des librairies à succursales (y compris Renaud-Bray), des librairies scolaires et, dans une moindre mesure, des éditeurs de livres de littérature générale.
C'est ce que révèle le bulletin intitulé Les ventes de livres de 2009 à 2013 , publié mardi par l'Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ) de l'Institut de la statistique du Québec.
Repli important pour les librairies indépendantes
Les librairies indépendantes ont enregistré un repli important en 2013 : chute de 7 % de leurs ventes, et recul de plus de 6 points de leurs parts de marché. Durant la même période, les ventes des librairies à succursales augmentaient de 3,4 %.
Cette tendance à la baisse ira-t-elle jusqu'à remettre en question la survie de ce type de librairie?
Interrogée à ce sujet, Katherine Fafard, la directrice générale de l'Association des libraires du Québec (ALQ), rappelle qu'en 2012-2013, pas moins de14 librairies indépendantes ont fermé leurs portes, ce qui, selon elle, n'a pas manqué d'avoir un impact négatif sur les ventes dans ce réseau.
Mme Fafard souligne cependant que pour les premiers mois de 2014 (de janvier à mai), les ventes en librairies indépendantes dépassent celles des chaînes (librairies à succursales). En fait, le rapport entre les deux semble s'être littéralement inversé : alors qu'en 2013, les ventes en succursales représentaient 52.5 % par rapport aux ventes en librairies indépendantes (47.5 %), pour le début de l'année 2014, les ventes en librairies indépendantes représentent 53 % contre 46 % pour les chaînes.
Enfin, elle pointe du doigt les achats en ligne sur des plateforrmes américaines, qui causent, selon elle, du tort aux libraires indépendants.
« Faire le choix d'acheter sur ces plateformes, c'est affaiblir les librairies, et par conséquent mettre en péril l'accessibilité et la bibliodiversité. » — Katherine Fafard, Directrice générale de l'Association des libraires du Québec
Des intermédiaires menacés?
Autre tendance intéressante : les acheteurs continuent de s'approvisionner principalement auprès des librairies, mais les ventes de livres directes par des éditeurs, sans intermédiaire, sont en augmentation, et pas seulement pour les manuels scolaires, dont le modèle de commercialisation est différent.
Par ailleurs, les maisons de distribution du Québec perdent du terrain par rapport aux fournisseurs étrangers, présents principalement sur le marché des livres en anglais.
Montréal et Québec : les poids lourds de l'achat de livres
Enfin, c'est dans les régions de Montréal et de Québec que l'on achète le plus de livres : dans ces deux régions administratives, les ventes atteignent respectivement 198 M$ et 58 M$.
Suit de près la Montérégie, avec des ventes de 56 M$. À elles seules, ces trois régions administratives regroupent 68,2 % des ventes en 2013.
Cela représente des ventes de 96 $ par habitant pour Montréal, et de 80 $ par habitant pour Québec, alors que la moyenne québécoise est de 54 $ par habitant.
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