Le festival musical Osheaga s'est terminé dimanche au parc Jean-Drapeau à Montréal. Près de 130 000 spectateurs, à raison de 45 000 par jour, ont assisté aux trois jours du festival.
Près de 80 % de spectateurs ont acheté le billet de trois jours et 67 % des spectateurs proviennent de l'extérieur du Québec.
« Le maire Denis Coderre a confirmé qu'Osheaga était un des gros événements de la ville », a résumé Jacques Aubé, vice-président exécutif et directeur général d'evenko, l'organisateur du festival.
Arctic Monkeys en tête d'affiche
Le groupe en tête d'affiche en cette troisième journée de festival avec commencé sa prestation avec trois chansons tirées de AM, dont le succès Do I wanna know?
Après des prestations sur des scènes plus modestes d'Osheaga en 2007 et en 2009, Arctic Monkeys jouit, depuis, d'un succès enviable des deux côtés de l'Atlantique avec son rock parfois énergique, parfois propre et technique.
La consécration d'Half Moon Run
En moins d'un an, Half Moon Run a effectué une tournée au Québec, a assuré les premières parties d'artistes comme Patrick Watson, Metric à l'international, Mumford & Sons ainsi que Of Monsters and Men, avec sous ses bras son premier album, Dark eyes.
Devon Portielje, Dylan Phillips, Conner Molander et Isaac Symonds étaient de retour à la maison pour un concert d'envergure. Leur rock puissant parsemé d'harmonies vocales précise et leur polyvalence instrumentale était impressionnante.
Half Moon Run en a profité pour tester auprès de la foule quelques nouvelles chansons, dont une au rythme très entraînant.
Lorde, avec aplomb et assurance
Forte de son succès Royals, la Néo-Zélandaise Lorde a réussi à s'assurer une place parmi les têtes d'affiche d'Osheaga. La scénographie était minimale : elle était accompagnée d'un batteur et d'un claviériste. Mais Lorde a donné une prestation convaincante avec ses chansons pop rock électro aux accents gothiques.
Notons que Lorde produira la trame sonore et interprétera la chanson thème du film Hunger games : la révolte, première partie, qui doit prendre l'affiche le 21 novembre.
Lykke Li
Avec ses cinq musiciens, la chanteuse suédoise Lykke Li a envoyé sa pop rock electro et sa musique tribale qui invite à la fête.
En même temps, à quelques dizaines de mètres, Dead Obies attirait un tout autre genre de public avec son rap electro franglais inimitable. Un collectif à surveiller de très près : leur rap est trop unique pour passer inaperçu.
Portugal, The Man et Chvrches
Le chanteur John Baldwin Gourley était tout en voix pour interpréter leurs pièces, dont celles du septième album du groupe, Evil friends, réalisé par Danger Mouse (Brian Burton, Gnarls Barkley, Beck, The Black Keys et le prochain U2). Une excellente prestation par un groupe soudé comme le roc qui a aussi repris Don't look back in anger d'Oasis.
L'électronique new wave de Chvrches, portée par la voix assurée de Lauren Mayberry, a satisfait la foule, toutes en jambe. Un groupe à revoir, mais sur une plus petite scène qu'il pourra habiter pleinement.
Le retour des Replacements
Dès 1981 avec l'album Sorry ma, forgot to take out the trash, la bande formée de Paul Westerberg, de Tommy Stinson, de Bob Stinson et de Chris Mars s'était fait remarquer avec ses mélodies accrocheuses sous un fond sonore punk.
Considéré comme des piliers de la scène indépendante américaine, The Replacements s'est réuni il y a un an après une longue séparation.
Billie Joe Armstrong, le chanteur du groupe punk Green Day, se produit fréquemment avec eux, mais dans un rôle effacé. Et il était sur scène à Montréal.
The Replacements a livré un punk rock à haut volume sonore à Osheaga devant une foule respectueuse, où les vrais connaisseurs étaient collés sur la scène.
La relève en ce dimanche
Le quatuor Foxtrott est particulier avec son indie pop expérimentale : la chanteuse Marie-Hélène L. Delorme joue des claviers, il y a un batteur, un percussionniste et une joueuse de cor.
Devant près de 200 spectateurs, Joëlle Saint-Pierre a livré du mieux qu'elle a pu ses douces chansons du quotidien devant les assauts sonores de la scène verte, qui était pourtant située bien loin. Elle s'accompagne à la guitare, au clavier ou au xylophone de sa douce voix aux accents de Cœur de pirate.
Bilan du 9e festival Osheaga
Nick Farkas, vice-président, concerts et événements, a adoré les prestations du duo hip-hop Outkast et du groupe indie rock Portugal, The Man.
À l'avenir, Osheaga compte, d'ici 2017, sur un agrandissement de la scène parc Jean-Drapeau. Le maire de Montréal appuie ce projet.
Enfin, mentionnons la qualité de la sonorisation pour les deux scènes principales.
Un texte de Ronald Georges
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