Musique - FME: le nec plus ultra de la musique émergente rassemblé enAbitibi-Témiscamingue

Written By Unknown on Jumat, 29 Agustus 2014 | 16.04

Pour une douzième année, musiciens de la scène indépendante et mélomanes convergent vers Rouyn-Noranda, où se tient le Festival de musique émergente, du 28 au 31 août. 

La programmation 2014 du prisé festival rassemble autant des valeurs sûres, allant des Hay Babies à Jimmy Hunt en passant par Koriass et Philippe B, que des découvertes prometteuses, tels que les compositions fantasmagoriques d'Owen Pallett (Arcade Fire), le rock indie du groupe Le Trouble, le premier opus de l'intrigant Bernhari ou l'énergie transgressive de Laetitia Sheriff


Le FME en 5 questions avec son président et cofondateur, Sandy Boutin

1. C'est votre 12e FME. Qu'est-ce qui s'est passé depuis 2003 pour que le petit nourrisson de l'époque devienne un véritable incontournable dans le milieu?
Je dirais que le FME est devenu ce qu'il est parce qu'on l'a créé pour les bonnes raisons : faire rayonner les artistes et donner une place à la musique émergente et alternative, ce qui se faisait encore peu à l'époque.

Ça a donné l'occasion à un public de découvrir des groupes qu'ils voyaient moins, et aussi aux artistes de venir en région. Ça a clairement répondu à un besoin. En 11 ans, on a réussi à ne jamais dénaturer le festival. Le but, ce n'est pas de grossir pour grossir, on mise sur la proximité. On pense toujours à mettre les artistes et la musique en avant.

Et puis quand le FME est né, c'était dans l'air du temps. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas dans un grand centre comme Montréal qu'on ne vibre pas au même diapason que les autres!

2. En 12 FME, quel est votre meilleur souvenir?

Je suis un super fan de Patrick Watson. Il est venu juste avant que sa carrière explose avec Close to paradise. C'était magnifique de voir le coup de foudre d'un public qui ne connaît l'artiste ni d'Ève ni d'Adam et qui, juste par sa prestation, est complètement envoûté. J'y repense et j'en ai des frissons.

Ça a été une vraie fusion entre l'artiste et le public. Je pense qu'il a vraiment aimé le festival lui aussi, il n'a jamais refusé nos invitations par la suite!

3. Il y a la musique évidemment, mais aussi « l'expérience » FME. Qu'est-ce qu'on peut souligner sur le FME 2014?
Le FME, ce n'est pas juste une programmation, c'est une âme. Ça s'appelle un festival, et dans festival il y a le mot festif. Il y a toujours un enrobage supplémentaire. Même avec peu de moyens au début on décorait les salles, on accrochait des tricycles au plafond. C'est de l'ouvrage, mais on ne veut pas juste mettre une scène sur de la gravelle.

L'idée, c'est qu'on veut rendre ça convivial le plus possible. On espère que les gens vont aller visiter les alentours pendant la journée, aller à la pêche, faire du bateau. Notre âme, c'est un mélange de proximité et de convivialité. Les gens qui font les 700 km qui séparent Montréal de Rouyn sont un peu captifs de la ville. Ici, ils sont vraiment en mode festival.

Ce n'est pas juste une succession de concert, c'est tout ce qui se vit entre. Cette année, on a une scénographie urbaine incroyable qui décore les rues pour les déplacements entre les concerts.

4. Parmi les artistes qui seront présents cette année, quels sont vos trois coups de coeur un peu « champ gauche »?
Pour la découverte étrangère, je dirais The Feather, qui est très peu connu ici. C'est un groupe belge qui fait une belle pop assez orchestrale.

Pour le local, je suis un peu chauvin, mais voir Philippe B chez lui a Rouyn-Noranda, c'est assez spécial. C'est comme voir Richard Desjardins devant chez lui, t'es « là ».

Finalement, un petit plaisir personnel dans le genre post-rock, c'est le Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra, qui est un side project des membres de Godspeed You! Black Emperor.

Source: YouTube/Digital Bal Musette

5. Après 11 ans, le FME a atteint un certain rythme de croisière. Quels sont ses projets?
Il y a une grande réflexion stratégique à faire sur où s'en va le FME. On fait bien ce qu'on fait en ce moment, mais on doit se demander ce qu'on veut devenir.

Parmi les voies qu'on explore en ce moment, il y a celle de soutenir les artistes pour qu'ils fassent des créations artistiques originales pour nous. On pense aussi sérieusement à démarrer un FME d'hiver.

On veut grandir, mais ça ne deviendra pas Disney World. Des fois, ça se peut qu'on fasse des choses juste pour le fun, sans nécessairement compter les retombées. C'est important de rester dans la continuité et l'état d'esprit dans lequel on a construit ce festival-là.


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