François Barbeau, passionné du costume

Written By Unknown on Selasa, 23 Oktober 2012 | 16.04

« Au départ, j'aurais aimé être comédien », avoue François Barbeau, l'un des concepteurs de costumes canadiens parmi les plus renommés, en m'accueillant dans son atelier bourdonnant du Mile-End.

C'est au Collège Sir Georges William, lorsqu'on lui demande de dessiner les costumes d'une pièce ou d'un opéra, que la conception de costumes commence à l'intéresser. Il poursuit cette voie en étudiant la coupe et la couture chez Cotnoir Caponi et développe alors le goût de travailler sur des vêtements, mais avec une approche plus près de la sculpture et de la peinture que de la mode. « Pour moi, le costume n'a rien à voir avec la mode. C'est une peinture vivante. C'est très vivant et pas glamour du tout », explique-t-il.

Au cours des 50 ans qui suivront, François Barbeau créera plusieurs centaines de costumes pour le théâtre, l'opéra, le cinéma, la télévision, le ballet, le cirque et autres arts de la scène, au Canada et dans le monde entier. Ses créations seront couronnées de nombreux prix Emmy, Jutra, Masque, etc.

Au théâtre

« Le théâtre, j'adore, parce que c'est là que j'ai fait mes premières armes. Il y a un contact direct avec le public. Lorsque le personnage entre sur scène, vous pouvez, grâce au costume, tout dire sur lui ou choisir de ne rien révéler. Les 20 premières secondes, le costume existe, après, il ne devrait plus exister », dit-il, précisant que c'est les costumes de théâtre qu'il préfère.

Il compare le travail d'un concepteur de costume à celui d'un détective, qui doit observer et faire beaucoup de recherche. « Ce qui est important, c'est de ne pas juger un personnage, mais plutôt de le comprendre », précise-t-il.

Il travaille actuellement sur les costumes de la pièce Christine, la reine-garçon, qui sera présentée cet automne au TNM. Habitué de travailler avec Serge Denoncourt, il me montre les dizaines d'esquisses d'un seul personnage qu'il a fait pour le metteur en scène, avant d'arriver à la maquette finale. Derrière nous, suspendues à la bibliothèque, se trouvent des plaques recouvertes de faux insectes qui seront installées sur le costume de la reine.

Au cinéma

« Ce que j'aime dans le cinéma, c'est faire des choses plus petites, plus intimes, comme Pour l'amour de Dieu. Pour moi, ça, c'est le film idéal. On n'avait vraiment pas de moyens, une toute petite équipe et une réalisatrice fabuleuse », dit-il. Le film lui a valu le Jutra de la meilleure conception de costumes en 2012. « J'adore travailler en récupération », ajoute-t-il, précisant que c'est de cette façon qu'il s'y est pris pour tous les costumes du film, sauf ceux des religieuses, qui ont été conçus en atelier.

François Barbeau aime collaborer avec des réalisateurs et metteurs en scène qui ont un véritable intérêt pour le costume. Il décrit Xavier Dolan, avec qui il a travaillé sur Laurence anyways, comme « un gars qui a le sens du costume, ce qui est très rare chez un cinéaste. Il sent les possibilités d'un vêtement, il sait quoi faire avec. Quand il vient ici, c'est fabuleux de discuter avec lui ».

Une autre de ses expériences marquantes est la conception des costumes pour Atlantic City de Louis Malle. Le réalisateur ne voulait pas voir de dessins, seulement les vêtements sur les acteurs. Il fallait donc faire des essayages plus longs avec toute la distribution, dont faisait partie Susan Sarandon.

Certains tournages font toutefois moins appel à son sens artistique que d'autres... Sur une superproduction américaine, on lui a déjà demandé : « I want tits and ass. » « C'est très limité comme étude psychologique d'un personnage, mais c'est un exercice intéressant, s'exclame-t-il en riant. On ne peut pas faire tous les jours des films comme Atlantic City. »

Apprendre avec Gérard Depardieu et Sophia Loren

« Certains comédiens sont d'une générosité incroyable et sont capables d'aller chercher le personnage, alors que pour d'autres, le personnage s'adapte à eux. L'important, c'est d'écouter et de ne jamais imposer », explique le concepteur de costumes.

Et travailler avec des stars, comment est-ce?

« Quand vous travaillez avec Depardieu, c'est tout un univers. Je lai connu au théâtre, il s'est passé quelque chose entre nous deux, et chaque fois que j'ai retravaillé avec lui, c'est comme si on avait été de grands chums. C'est une personne extrêmement généreuse, brillante. Il a une réputation épouvantable, mais si vous savez comment travailler avec lui, c'est incroyable. »

« Sophia Loren, c'est une personne d'une fabuleuse simplicité, mais qui sait exactement ce qu'elle veut et qui vous dit pourquoi. »

« L'important dans ce métier, c'est d'apprendre. Il y a des personnes avec qui tu apprends plus qu'avec d'autres. Sophia Loren et Depardieu en font partie », raconte-t-il.

Un joueur d'équipe

François Barbeau prend le temps de vanter les mérites de son équipe. Comme c'est son assistant et son équipe qui font une première sélection pour les tissus, par exemple, il doit leur faire pleinement confiance. « C'est important de travailler en osmose avec l'assistant, le coupeur, les couturières », souligne-t-il.

Plusieurs fois au cours de notre discussion, il mentionne qu'il adore son métier. « L'important quand on a la chance d'avoir un projet, c'est de trouver quelque chose qui nous passionne dedans. J'ai créé des costumes pour Les belles-soeurs sept fois, et si on me demandait de les faire une huitième fois, je dirais oui », conclut-il en riant.

Rencontre et photos : Audrey Bourget


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